Pour moi, c'est un sentiment inutile et pesant, bien qu'inévitable. Pire, une attitude.
À bien y réfléchir, on ne fait que penser et re-penser à ce que l'on a fait, la façon dont on l'a fait, en se disant qu'on aurait peut-être dû le faire autrement.
En ce sens, la nostalgie emmène toujours dans son sillage un soupçon de regret. Avec toutefois cette idée que ce qui est fait est d'ores et déjà révolu. On se surprend alors à se dire que finalement, ce n'est pas si mal ainsi. On reste enfermé dans cette bulle, cet ersatz de sûreté en attendant d'avoir le courage de passer à autre chose.
À force de trop regarder derrière soi, on oublie d'observer ce qu'il se passe là, juste à côté. Et on a beau le savoir, cela ne change rien in fine.
Se refuser d'être plus spontané, c'est s'éviter les surprises du quotidien, tant et si bien que l'on préfère tout prévoir à l'avance de peur d'être confronté à cet inconnu, on s'interdit les papillons dans l'estomac, du moins on les refoule. Disons plutôt que l'on feint de s'en rendre compte.
Même s'il on passe pour un être aigri, on reste constant. Et c'est là tout le vice de la chose, on s'enferme petit à petit. Est-ce de l'appréhension, de la paresse?
Toujours est-il que l'on garde pour soi ces tranches de vie, à l'abri, bien au chaud au fond de son être. On se rappelle ces moments partagés, ces petits détails insignifiants pour tant d'autres, les boites remplies de trésors, un vieux ticket de cinéma tout écorné, un rire qui fendait l'air, les taquineries aussi, la saveur d'un baiser volé.
Qui décide de faire le montage des souvenirs de nos vies? Où sont les rushes? Pourquoi ne peut-on pas choisir soi-même les moments que l'on veut garder?
Mais viendra sûrement le jour où une âme charitable viendra me remettre les idées en place à grands coups de taloche. Ce jour là, on en reparlera.
En attendant, je garde cette douce habitude,
"STOP - REWIND - Silence dans la salle s'il-vous-plait - PLAY"

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